Vortex
Vortex, de Gaspar Noé
"La vie est une courte fête qui sera vite oubliée."
L'histoire de Vortex se déroule principalement dans un appartement parisien, où un mari (interprété par Dario Argento) et sa femme (interprétée par Françoise Lebrun) vivent leur quotidien marqué par la fragilité de leur santé et la perte de leurs capacités physiques et mentales. Leur vie semble être prise dans un tourbillon sans fin qui n'aura pour seule issue que la mort.
Sixième film du sulfureux cinéaste argentin, Vortex marque un tournant radical dans la filmographie de Gaspar Noé. Comme si, à l'aube de la soixantaine, celui par qui le scandale est souvent arrivé - personne n'a oublié la présentation houleuse d'Irréversible au festival de Cannes en 2002 - réalisait son film le plus mature, le plus adulte. Autour d'un dispositif de mise en scène sophistiqué où le couple s'incarne par la somme des deux moitiés de l'image, comme deux solitudes partagées, et où chacun, dans une dernière fulgurance, attend la mort (formidable scène où le mari regarde Vampyr, ou l'étrange aventure de David Gray de Carl Theodor Dreyer), Gaspar Noé tisse une plainte élégiaque déchirante dont il est difficile de ressortir intact. Défait de certains effets de manche qui pouvaient agacer jusqu'ici, il signe là une œuvre intime et personnelle d'une puissance folle, et nous happe par la justesse de son propos et l'incarnation de sa mise en scène.
Une chose est sûre, Gaspar Noé, déjà avec Irréversible, ne s'y trompait pas : Le temps détruit tout.
Warner / Wild Bunch
Pôle Musique, Arts & Cinéma | DR VORT
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Un coup de cœur d'Antoine
Publié le 14/09/2023