Espace Jean Moulin - Daniel Cordier
Daniel Cordier
Une Chronologie
10 août 1920 - Naissance à Bordeaux
21 juin 1940 - Départ pour l'Angleterre, engagé dans la « Légion de Gaulle »
1942-1943 – Secrétaire de Jean Moulin
27 mai 1943 – Création du Conseil National de la Résistance (CNR)
21 Juin 1943 – Arrestation de Jean Moulin
20 novembre 1944 – Il est fait Compagnon de la Libération
1946 – Achat des premières toiles : Jean Dewasne, Nicolas de Staël, puis jusqu'aux années 60 il collectionne les peintres les plus importants : Braque, Soutine, Rouault, Dado, Tapiès, César, Tinguely, etc.
1956 – Ouvre sa première galerie à Paris
1964 – Cesse ses activités de marchand d'art
1973 – Don d'une grande partie de sa collection à l’État : 500 œuvres données au Centre Pompidou, dont 393 rejoindront le Musée des Abattoirs de Toulouse
1983 – Jean Moulin et le Conseil National de la Résistance (Gallimard)
1989-1993 – Jean Moulin : l'inconnu du Panthéon. 3 volumes (Lattès)
1999 – Jean Moulin : la République des catacombes (Gallimard)
2009 – Alias Caracalla : mémoires 1940-1943 (Gallimard)
2013 – De l'Histoire à l'histoire (Gallimard)
2014 – Les feux de Saint-Elme (Gallimard)
20 novembre 2020 – Mort à Cannes – Hommage national par le Président de la République – Inhumation au cimetière du Père Lachaise à Paris
Le Résistant
Résistant de la première heure, Daniel Cordier s'engage dans les Forces françaises libres de la « Légion de Gaulle » dès juin 1940. Après une formation au renseignement en Angleterre, il est parachuté en France où il devient secrétaire de Jean Moulin. Il est en particulier responsable des communications avec Londres et travaille à l'unification des Forces françaises de l'intérieur. Un long travail qui aboutira à la fondation du Conseil National de la Résistance (27 mai 1943). Après l'arrestation et la mort de Jean Moulin il conservera son poste auprès de son successeur, Claude Bouchinet-Serreulles, jusqu'en mars 1944.
Au cours des années de guerre et au fil de ses rencontres, il abandonne ses convictions politiques royalistes pour s'orienter vers un socialisme humaniste et non marxiste.
Après la guerre, il témoignera dans le sens de la culpabilité, au cours du procès de René Hardy, dans l'affaire de Caluire qui a conduit à l'arrestation et à la mort de Jean Moulin. Ensuite, il n'évoquera plus la Résistance pendant plus de trente ans.
A la fin des années 70, choqué par certaines accusations portées contre Jean Moulin, il entreprend des recherches historiques notamment parmi les archives qu'il détient de son ancien patron. Après des années de travail acharné, il publie une somme monumentale, Jean Moulin : l'inconnu du Panthéon (3 volumes, plus de 3100 pages) qui sera largement saluée par les historiens et fera désormais autorité en la matière.
Le collectionneur d'art
Après la guerre Daniel Cordier choisit de tourner la page de cette période de sa vie ; il n'évoquera plus la Résistance pendant trois décennies pour se consacrer à sa passion pour l'art.
C'est Jean Moulin, qui l'a initié à l'art moderne en lui faisant découvrir, juste avant sa mort, une exposition de gouaches de Kandinsky dans une galerie parisienne. Dès la fin de la guerre, pendant dix ans, Daniel Cordier peint et collectionne des œuvres : Braque, Soutine, Rouault, De Staël, Dado, Tapiès, César, Tinguely, etc. C'est en 1956 qu'il ouvre sa première galerie à Paris. Une autre suivra à Francfort en 1958 puis à New-York en 1960. Commence alors pour lui une brillante carrière de marchand d'art. Une de ses premières expositions sera consacrée conjointement à Dewasne, Dubuffet et Matta. Dans les années suivantes, il va découvrir et soutenir un grand nombre d'artistes. Il cessera cette activité en 1964, pas uniquement à cause d'une crise du marché des œuvres, mais aussi parce qu'il considère qu'il y a en France un manque d'intérêt vis à vis de l'art contemporain. Il dit lui-même, comme pour clôturer cette carrière : "le danger pour un marchand de tableaux qui aime la peinture est de devenir un commerçant, de perdre tout contact avec ce qui a été à l’origine de son entreprise : l’amour de l’art."
Il se consacre ensuite à l'organisation de grandes expositions.
A partir de 1973, il fait don d'une partie considérable de sa collection à l’État. 500 œuvres sont ainsi données au Centre Pompidou en 1989, dont 393 iront enrichir les collection du Musée des Abattoirs de Toulouse. C'est une des plus importantes donations effectuées en France.
La bibliothèque Daniel Cordier.
Cette bibliothèque, riche de plus de 2500 ouvrages, est arrivée en dépôt à la Médiathèque André Malraux à l’automne 2021.
La mairie de Béziers l’a reçu en don des ayants-droits de Daniel Cordier et l’a déposé à la médiathèque pour conservation. Une salle a été aménagée afin de la mettre en valeur.
Les documents ont été catalogués et sont disponibles à la consultation auprès du public sur simple demande.
Sa bibliothèque reflète sa vie : ses changements d’orientation politique, sa soif de connaissance sociologique et littéraire, son métier de marchand et collectionneur d’Art. Elle peut être qualifiée de bibliothèque humaniste.